19h02 CEST
28/04/2025
Révélé à 17 ans à Saint-Etienne, recruté par Arsenal un an après, "l'ovni" William Saliba s'est aguerri dans des prêts successifs avant de devenir un pilier défensif incontournable chez les Gunners, adversaires du Paris SG mardi à Londres.
Tout petit à Bondy, en banlieue parisienne, il jouait attaquant, était "fainéant" à l'entraînement, "trop jeune dans (sa) tête" et "boudait pas mal", avait-il expliqué en septembre 2023 dans un entretien au club anglais.
Mais Saliba a bien grandi, et vite. Il a changé de club, de poste et de dimension à Montfermeil, avant de taper dans l'oeil de Saint-Etienne, le club qui l'a lancé chez les professionnels à l'âge de 17 ans.
"+Wilo+ est un extraterrestre très tôt dans sa carrière", rembobine Razik Nedder, un de ses formateurs stéphanois, auprès de l'AFP. C'est un joueur "froid" imperméable à la pression, "il ne montre aucune émotion, aucune panique. C'est ce qui fait qu'il a pu jouer très vite, très tôt, très haut".
Dans le Forez, le grand défenseur (1,92 m) impressionne par ses "qualités hors-normes" balle au pied et par sa personnalité, un mélange d'humilité et de détermination, "très +focus+ sur son projet".
Il a gommé un ancien défaut, "cette tendance par moments à se livrer, faire des fautes", pour affiner son style: "il défend toujours debout, rarement au sol, il est capable d'être très patient dans le duel, c'est ce qui le rend redoutable aujourd'hui", relève son ex-entraîneur.
- "Faire des erreurs" -
Arsenal met près de 30 millions d'euros sur la table pour recruter l'international U20, à l'été 2019, mais il devra patienter trois ans avant de porter le maillot des Gunners.
Le club de Londres le prête en effet à Saint-Etienne, Nice et Marseille, où il absorbe la pression et confirme l'étendu de son talent.
Ces prêts "m'ont fait beaucoup du bien, ça m'a permis de grandir parce que quand tu es jeune tu as besoin de jouer, de faire des erreurs, de prendre de l'expérience", dira-t-il ensuite.
Pour Razik Nedder, ce n'était pas du temps perdu, encore moins un coup d'arrêt dans sa carrière.
"C'est un gamin qu'on a vu apparaître en pro à 16 ans et demi, 17 ans, et à 21 ans les gens disaient +il n'est toujours pas installé à Arsenal+. Mais en fait, c'est déjà hors normes, on parle d'un ovni".
Saliba dispute son premier match avec Arsenal en août 2022, comme titulaire, et ce statut ne changera plus.
En Angleterre, son absence sur blessure à la fin de cette première saison est souvent avancée pour expliquer l'écroulement du club dans la dernière ligne droite en Premier League.
En 2023-2024, le Français joue chaque minute des 38 matches de championnat, formant avec le Brésilien Gabriel la charnière centrale la plus cotée du royaume. Mais le titre lui échappe pour deux points.
- Saison moins aboutie -
De son propre aveu, la saison en cours n'est pas sa meilleure. "Je n'ai pas été si bon", a reconnu Saliba, 24 ans, le mois dernier.
En Ligue des champions, il a maîtrisé Kylian Mbappé et le Real Madrid de manière exceptionnelle en quarts de finale aller (3-0) mais il a commis une erreur au retour sur l'égalisation de Vinicius (2-1).
Dans cette compétition, l'arrière aux 28 sélections présente un bilan immaculé cette saison à l'Emirates, où se présente le PSG mardi: Arsenal n'a encaissé aucun but à domicile en quatre matches face à Paris (2-0), le Shakhtar (1-0), Monaco (3-0) et le Real Madrid (3-0).
Le club espagnol aurait placé Saliba sur la liste des joueurs qu'il souhaiterait attirer, selon les médias spécialisés. Mais il ne veut pas entendre parler d'un départ, à deux ans de sa fin de contrat.
"Si tu quittes le club sans rien gagner, les supporters et les gens vont t'oublier. Je veux gagner des grandes choses ici", a-t-il clamé le mois dernier.