22h12 CEST
26/04/2025
En surclassant Caen 4-0 alors que Metz a perdu à Pau 2-1, samedi, lors de la 32e journée de Ligue 2, Lorient a réussi son pari d'une remontée immédiate en Ligue 1, un an après l’avoir quittée.
"On sait qu'il ne suffit pas de déclarer que l’on va remonter pour le faire même si je note que, cette année, deux des clubs qui sont descendus sont remontés immédiatement (Angers, Auxerre). On va s’en inspirer", avait promis le président Loïc Féry, au soir d'une relégation directe en L2 éminemment frustrante, le 19 mai 2024.
Lorient, qui n'avait pris qu'un point en neuf journées avant ce soir-là, avait battu Clermont 5-0 au Moustoir mais, malgré sa défaite à domicile (0-2) face au Paris SG, c'était Metz qui avait fini barragiste, à la différence de buts particulière.
Malgré cela, Loïc Féry avait clairement fixé le cap pour 2024/2025: remonter pour fêter le centenaire du FCL - en avril 2026 - en Ligue 1.
Et avec 68 points alors que le Grenats n'en comptent que 61 à deux journées de la fin, le contrat est rempli.
Pour y parvenir, la direction a d'abord remis de l’ordre dans l’organigramme sportif avec le départ de l’entraîneur Régis Le Bris, à Sunderland (D2 Anglaise), et le retour au poste de directeur général d’Arnaud Tanguy un an après l’avoir quitté.
- "Un travail psychologique important" -
Laurent Koscielny, ancien de la maison et ex-joueur d’Arsenal, a pris la direction sportive dans une organisation plus classique qui a rapidement fait table rase de la saison noire.
Le plus gros budget de Ligue 2 (50 M EUR) a également donné les clés du sportif à Olivier Pantaloni.
Le Corse de 58 ans qui avait réussi l'exploit de mener à deux reprises l’AC Ajaccio dans l'élite (2010-2011 et 2021-2022), a cette fois endossé le statut de "favori" à la remontée, doté d'un effectif pléthorique, aux antipodes de ses saisons sur l'Île de beauté.
Seuls Tiémoué Bakayoko et Benjamin Mendy sont partis, Julien Ponceau, Laurent Abergel, Montassar Talbi ou encore Yvon Mvogo sont restés et, malgré la pression, les qualités humaines du coach ont fait merveille.
"Il a fallu effectuer un travail psychologique important", avait-il admis, jeudi.
L'été dernier, "beaucoup de joueurs souhaitaient quitter le club. Il a fallu réussir à les garder et à les inscrire dans le projet. Cela a pris du temps", a-t-il admis.
Après une entame un peu chaotique, les Merlus n'ont plus quitté le podium après la 9e journée, et occupent la plus haute marche depuis la 16e.
- "Des plans à un an" -
Cette montée était quasiment vitale pour le FCL qui avait choisi de conserver un fonctionnement identique à celui de la Ligue 1 mais le plus dur commence dans une économie du football toujours plus fragile.
"Faire des plans à trois ans dans le football, on le voit encore avec l'histoire des droits TV actuellement: c'est presque faire de la science-fiction. Des plans à un an, c’est réaliste. Donc on gérera les problèmes quand ils arriveront", avait confié, durant l’hiver, Arnaud Tanguy.
L'hiver dernier, les Bretons avaient ainsi cédé leur pépite Eli Junior Kroupi (18 ans) au club anglais de Bournemouth -- dont le propriétaire Bill Foley détient 40% du capital du FCL -- pour près de 20 M EUR afin de renflouer les caisses, tout en le conservant en prêt.
D’autres joueurs à bonne valeur marchande et très en vue cette saison pourraient partir, comme Darlin Yongwa ou Mohamed Bamba, alors que Ponceau, Mvogo et Julien Laporte sont en fin de contrat.
Mais pour perdurer dans une Ligue 1 à dix-huit clubs, Lorient devra surtout être plus judicieux dans son recrutement que lors des derniers mercatos dans l'élite.
Pour l’heure, il lui reste un déplacement hautement symbolique à Ajaccio et la réception du mal classé Martigues pour espérer fêter le titre de champion de France de Ligue 2 devant son public, le samedi 10 mai.