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Ces africains qui travaillent dans les coulisses des Jeux Olympiques Paris 2024

14h43 CEST

09/08/2024

BBC

Pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, ils sont pas moins de 45.000 volontaires mobilisés dans toute la France pour contribuer à la réussite du plus grand événement sportif au monde. Et parmi ces dizaines de milliers de bénévoles déployés un peu partout, figurent plusieurs centaines d'Africains qui se sont également engagés pour la cause.

Les Jeux olympiques et paralympiques sont le premier événement sportif au monde avec un impact médiatique incomparable. Ils rassemblent 10500 athlètes olympiques et 4350 athlètes paralympiques provenant respectivement de 206 pays et 182 délégations réparties sur les cinq continents.

Ils sont suivis par plus de treize millions de spectateurs et quatre milliards de téléspectateurs du monde entier à travers plus de cent heures de diffusion TV.

Afin de garantir une parfaite organisation d'un événement d'une telle ampleur, il faut des milliers et des milliers de volontaires. Ils sont chargés de fluidifier et faciliter l’organisation et d’offrir un service de qualité à tous les acteurs impliqués dans les Jeux Olympiques.

Pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, ils sont pas moins de 45.000 volontaires mobilisés dans toute la France pour contribuer à la réussite du plus grand événement sportif au monde.

Ils sont déployés sur l’ensemble des sites officiels comprenant à la fois les sites de compétition et d’autres sites clés comme le Village des athlètes, le Centre des médias, les sites d’entrainement ou encore les gares et aéroports.

Et parmi ces dizaines de milliers de bénévoles déployés, figurent plusieurs centaines d'Africains qui se sont également engagés pour la cause. Des Égyptiens, des Togolais ou encore des Sénégalais. Certains d'entre eux ont partagé leurs émotions et leur quotidien avec BBC Afrique.

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Ambassadeurs des Jeux

Getty Images
Le président français Emmanuel Macron pose avec des bénévoles alors qu'il visite les compétitions de tir à l'arc pendant les Jeux olympiques de Paris 2024 sur l'Esplanade des Invalides à Paris, le 2 août 2024.

Ils sont les mains et les visages des Jeux Olympiques. Visibles pendant et après chaque épreuve, à côté des athlètes, des officiels ou des spectateurs, ces femmes et ces hommes, habillés de tenues vert turquoise, sont incontournables et indispensables.

Ce sont les volontaires venus de différents horizons et mobilisés dans toute la France pour contribuer à la réussite des Jeux olympiques, plus grand événement sportif planétaire.

Komlan Athia fait partie de ces privilégiés qui côtoient au quotidien des légendes de l'olympisme. Ce jeune Togolais de vingt-sept ans a postulé il y a un an quand un de ses amis lui en a parlé. "Un camarade à la faculté m'en a parlé. J'étais intéressé parce que je suis un grand amoureux des sports. Étant donné que je suis déjà sur le territoire français, j'ai suivi tout le long de la procédure. Je suis attribué comme assistant de la délégation du Sénégal, c'est-à-dire le Comité national olympique sénégalais".

Etudiant à l'école d'architecture de Toulouse, Komlan Athia a eu de la chance puisqu'il faisait initialement partie d'une liste de remplaçants, avant d'être confirmé plus tard et déployé auprès de la délégation du Sénégal.

«Depuis le début, j'ai pris attache avec le chef de mission, Monsieur Balla Dieye, et avec lui, on essaie d'organiser toutes les journées. Il faut savoir aussi que je ne suis pas le seul. Moi, je travaille avec lui les après-midi et il y a une autre personne qui gère les matinées. On s'organise, je l'assiste dans les tâches, que ce soit administratives ou en rapport avec des déplacements sur des sites ou l'organisation. Je travaille avec lui, des fois avec les athlètes, des fois avec les autres membres de la délégation. »

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Pas de volontaires, pas de jeu

À l'instar de son camarade Togolais, Abdou Latif Diop vit lui aussi en France. Mais contrairement à Komlan Athia qui vit sa première expérience, Diop, lui, beaucoup plus expérimenté, s'est appuyé sur son parcours de journaliste sportif, habitué des grandes compétitions.

« Ça n'a pas été difficile vu que j'ai un profil de sportif. En plus, j'ai eu l'expérience de volontaire. J'ai participé à l'Euro 2016 en tant que volontaire à Bordeaux, sur la commission Médias et accréditation. J'ai fait un entretien avec les organisateurs et voilà, quelques mois après, j'ai reçu un message qui me dit que je suis retenu pour être volontaire. »

Et malgré sa grande expérience de couverture d'événements sportifs majeurs, le Sénégalais, la quarantaine, savoure chaque moment des Jeux olympiques. Cette possibilité avec les acteurs n'a pas d'égal à ses yeux et lui laisse des souvenirs mémorables.

« Ce qui m'a le plus marqué, c'est le fait de rencontrer tous les jours les athlètes, partager leur quotidien, travailler avec eux des fois, aller même dans leurs appartements pour les aider. C'est quelque chose d'inédit parce que je n'ai jamais vécu dans un village olympique, mais en tant que journaliste, je n'ai jamais accès au village olympique. Je vis le quotidien des athlètes, je vis le quotidien des organisateurs. »

Komla Athia renchérit et savoure l'engouement autour des Jeux dans tout Paris. « Personnellement, c'est ma première expérience et je trouve que les gens sont plutôt particulièrement les volontaires qui sont joyeux, de faire ce travail de bénévolat. Moi-même, je dirais que c'est mon sentiment aussi. L'événement qui m'a le plus marqué, je dirais que c'est la cérémonie d'ouverture parce que j'ai eu la chance d'accompagner un comité olympique et sa délégation sur le bateau lors de la parade sur la scène. Et donc, c'était assez mémorable et inoubliable. »

Ces hommes et femmes de l'ombre, passionnés de sport, de découverte, de partage, qui rendent ces compétitions sportives exaltantes et permettent aux athlètes d'être dans de meilleures conditions de performance dans un rythme effréné pendant deux semaines.

Déthié Diaham, entraîneur de badminton originaire du Sénégal et membre de l'Association francophone de badminton, fait partie de ces milliers de bénévoles.

« Je suis manager sportif et entraîneur de l'équipe nationale jeunes de badminton au Sénégal et je suis volontaire pour les Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024. J'ai été sélectionné suite à un appel à candidature pour les Jeux Olympiques et paralympique Paris 2024. C'était un immense honneur pour moi de pouvoir participer à cet événement mondial en tant que volontaire, et j'étais aussi très enthousiaste à l'idée de contribuer à cette aventure exceptionnelle et de faire partie de l'équipe qui soutiendra l'organisation des compétitions. Mon rôle principal en tant que volontaire pour les Jeux olympiques est de coordonner une équipe de volontaires chargée d'organiser et d'animer les diverses activités sur le site Compétition à l'Aréna de la Chapelle ».

9 000 volontaires étrangers dont beaucoup d'africains

Alexandre Morenon-Condé, directeur délégué chargé du recrutement des bénévoles pour Paris 2024, précise les conditions de travail des volontaires.

« Leur activité et leur statut et leurs droits sont définis par "une charte du volontariat", qui détaille leurs missions, mais également les tâches qui ne relèveront pas d'eux, notamment ce qui a trait à la sécurité ou à la santé. Tous ces bénévoles bénéficieront d'une protection juridique en cas d'accident ».

Les critères pour être recruté comme bénévole sont assez simples : avoir 18 ans au moins, parler au moins le français ou l’anglais et être disponible dix jours minimum sur la durée des Jeux. Seul bémol, le coût du logement n’est pas pris en charge par le Comité organisateur.

Sur les 45 000 bénévoles participant aux Jeux de Paris, 20 % sont de nationalité étrangère, soit près de 9 000 personnes originaires de plus de 150 pays dont beaucoup d'africains, la plupart des étudiants.

« Le nombre exact de volontaires africains pour les Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024 n'est pas spécifiquement détaillé dans les informations disponibles publiquement. Cependant, il est connu que la sélection des volontaires pour ces jeux est internationale et plusieurs candidats venant de différents continents, y compris l'Afrique, ont été sélectionnés pour y participer. Mais quand même, il y a beaucoup de volontaires africains qui sont sélectionnés », estime Diakham.

Une expérience que ces bénévoles rêvent de partager une fois de retour dans leurs pays respectifs.

« Cette expérience des Jeux olympiques est incroyablement riche sur plusieurs plans. D'abord, sur le plan organisationnel, nous avons eu l'opportunité d'apprendre et de contribuer à la gestion d'un événement de grande envergure, et ensuite, sur le plan logistique, nous avons découvert aussi des défis liés à la coordination des différents aspects d'un tel événement. Et enfin, d'un point de vue culturel, nous rencontrons des personnes venues de partout et nous partageons des moments inoubliables. Et cette expérience nous a ouvert les yeux sur la diversité et l'unité que les Jeux Olympiques peuvent inspirer. Je pense à notre retour dans nos pays respectifs, nous allons ramener avec nous ces précieuses leçons et souvenirs et nous sommes fiers d'avoir fait partie de cette aventure. Et nous sommes impatients aussi de partager nos expériences et nos nouvelles compétences avec nos communautés. »

Dans l'optique des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026, qui se tiendront pour la première fois sur le sol africain, Déthié Diaham compte mettre à profit son expérience de Paris 2024 afin d'aider à organiser des jeux mémorables.

Être volontaire aux Jeux de Paris est aussi une opportunité pour ces volontaires issus du mouvement sportif et événementiel, de voir comment fonctionne la machine des J.O de l'intérieur et de pouvoir capitaliser cette expérience le moment venu.

« Personnellement, c'est une expérience très riche. Et là, je suis certain que les Jeux olympiques me permettront d'acquérir une expérience précieuse pour les Jeux olympiques de la jeunesse à Dakar en 2026. J'ai appris énormément sur l'organisation, la logistique et la gestion des grands événements, ainsi que sur la manière de travailler efficacement dans un environnement international. Je suis très enthousiaste à l'idée de mettre à profit tout ce que j'ai appris ici pour contribuer au succès des JOJ Dakar 2026 ».

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