17h42 CET
26/11/2024
L'Union cycliste internationale (UCI) a demandé mardi à l'Agence mondiale antidopage (AMA) de "prendre position" sur l'inhalation de monoxyde de carbone, technique légale mais controversée utilisée par des coureurs comme Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard.
"L'UCI demande clairement aux équipes et aux coureurs de ne pas recourir à l'inhalation répétée de CO. Seul l'usage médical d'une seule inhalation de CO dans un environnement médical contrôlé pourrait être acceptable. L'UCI demande également officiellement à l'Agence mondiale antidopage (AMA) de prendre position sur l'utilisation de cette méthode par les athlètes", a indiqué l'instance dans un communiqué à l'issue d'un séminaire réunissant les différentes familles du cyclisme pendant deux jours à Nice.
L'utilisation de ce gaz potentiellement létal par au moins trois équipes cyclistes avait été révélé l'été dernier pendant le Tour de France par le site spécialisé Escape collective.
Parmi ces équipes figurent Israel PT ainsi que la formation UAE de Tadej Pogacar, vainqueur du Tour de France, et Visma de Jonas Vingegaard, son dauphin.
Interrogés pendant le Tour de France par la presse, les deux champions avaient reconnu utiliser la technique pour mesurer les bénéfices de l'entraînement en altitude.
"C'est un appareil pour tester comment votre corps réagit à l'altitude, avait expliqué Pogacar. On souffle dans un ballon pendant une minute pour un test qu'on doit faire à deux semaines d'intervalle. J'ai seulement fait la première partie car pour la deuxième, la fille qui devait le faire n'est jamais venue. Ce n'est pas comme si on respirait ça tous les jours."
En soi, un recours à ce protocole n'est pas illégal. Mais, en cas d'utilisation répétée, son usage pourrait être détourné pour créer une hypoxie artificielle en créant artificiellement les effets d'un effort en altitude.
Le Mouvement Pour un Cyclisme Crédible (MPCC), qui regroupe plusieurs équipes défendant l'objectif d'un cyclisme propre, a fait part de son inquiétude fin octobre, déconseillant "fortement l'usage de cette technique… en attendant son interdiction" au vu de son "risque sanitaire potentiellement mortel".