Après avoir conquis la Ligue Europa, l'Atalanta s'attaque à la Ligue des champions jeudi (21h00) face à Arsenal, mais s'il change de standing, le club de Bergame n'est pas du genre à dépenser sans compter et à remettre en cause la stratégie patiemment mise en place depuis quinze ans.

Il y a du Arsenal dans cette Atalanta-là. Du Arsenal période Arsène Wenger. Comme l'entraîneur français à la tête des Gunners de 1996 à 2018, Gian Piero Gasperini insuffle à ses équipes un style et une identité de jeu bien reconnaissables.

Comme Wenger, le technicien italien, en poste depuis 2016, une éternité en Serie A, sait tirer le maximum d'un effectif assemblé pour le long-terme, sans avoir les moyens et ressources des autres cadors.

La comparaison ne s'étend pas aux palmarès: si Wenger a remporté trois titres de champion d'Angleterre et sept éditions de la Coupe d'Angleterre, l'Atalanta a attendu le 22 mai 2024 pour s'offrir le deuxième trophée de son histoire en s'adjugeant la Ligue Europa, face au Bayer Leverkusen (3-0).

Le renom de la "Dea" a certes dépassé les frontières italiennes en 2023-24, mais ses dirigeants gardent les pieds sur terre et refusent de s'emballer avant de disputer pour la quatrième fois la plus prestigieuse des compétitions européennes.

"Comme chaque saison, notre objectif, c'est d'assurer notre maintien et une fois le maintien acquis, on verra ce qu'il est possible de faire", a rappelé Luca Percassi, le directeur général du club, actuellement 9e de Serie A.

"Disputer la Ligue des champions contre une équipe aussi forte qu'Arsenal, c'est tout simplement quelque chose d'exceptionnel dans l'histoire de ce club", a insisté le fils du président et co-propriétaire, Antonio Percassi.

- "Test de grande valeur" -

Depuis qu'il a pris le contrôle de l'Atalanta en 2010, Percassi, qui a porté le maillot du club entre 1971 et 1977, avant de faire fortune dans l'immobilier commercial, a fait grandir son club pas à pas.

Pour titiller les ogres milanais et la Juventus, il s'appuie sur son centre de formation, l'un des meilleurs d'Italie, et sur le travail de ses recruteurs qui ont déniché le Danois Ramus Hojlund, revendu en juillet 2023 70 millions d'euros à Manchester United, ou le Nigérian Ademola Lookman.

A l'intersaison, fidèle à ses habitudes, l'Atalanta a d'abord vendu pour pouvoir recruter. Elle a cédé Teun Koopmeiners à la Juventus Turin pour 55 millions d'euros, ce qui lui a permis de financer les arrivées des internationaux italiens Mateo Retegui et Raoul Bellanova et finaliser le recrutement du Belge Charles De Ketelaere, prêté la saison dernière par l'AC Milan.

Comme ses dirigeants, Gasperini n'aime pas les déclarations tapageuses avant d'affronter une équipe, 2e de Premier League, qui vient de battre son voisin honni de Tottenham et défiera Manchester City dimanche.

"Arsenal fait partie avec Liverpool et Manchester City des équipes qui dominent le championnat anglais. C'est pour nous un test de grande valeur", a-t-il confié mercredi en conférence de presse.

"J'aurais sans doute préféré affronter chez nous des équipes moins fortes qu'Arsenal et le Real Madrid, mais je serais satisfait si à la fin de cette phase, on aura montré des progrès", a conclu Gasperini.