12h32 CET
24/11/2024
Le Portugais Ruben Amorim, ambitieux "rêveur" de 39 ans, lance dimanche (17h30) à Ipswich son aventure sur le banc de Manchester United, ce géant endormi qui ne s'est jamais complètement remis du départ d'Alex Ferguson.
Succéder au manager écossais, parti à la retraite en 2013 avec vingt-huit titres majeurs dans l'escarcelle, ne pouvait être qu'une tâche ardue. Mais c'est devenu "mission impossible" au gré des déceptions successives.
David Moyes, Louis van Gaal, Jose Mourinho, Ole Gunnar Solskjaer et Erik ten Hag ont tous échoué, que ce soit en Premier League ou en Ligue des champions, des terrains de jeu où Manchester excellait autrefois.
Amorim, lui, veut croire qu'il est l'élu capable de réenchanter les supporters d'Old Trafford, "théâtre des rêves" au surnom devenu désuet dans la décennie écoulée.
"Traitez-moi de naïf, mais je crois vraiment que je suis la bonne personne au bon moment", a déclaré le Portugais vendredi durant sa première conférence de presse. "Je suis un peu rêveur et je crois en moi", a-t-il insisté, à l'aise devant les caméras du monde entier.
Il a récupéré une équipe inconstante, au style de jeu guère identifiable, douzième du championnat avec seulement quatre victoires en onze journées. Les "Red Devils" conservent pourtant le podium en vue, sept points devant eux.
- Quatre chantiers -
Pour sa première expérience à l'étranger, Amorim plonge dans un nouveau monde sans partir toutefois d'une feuille blanche. Au Sporting (2020-2024), il a été sacré champion du Portugal deux fois en quatre ans avec un football offensif et énergique.
N'allez pas le comparer, toutefois, au plus célèbre des entraîneurs portugais. "Je suis différent de Mourinho. Il était champion d'Europe, je ne le suis pas", a-t-il dit vendredi à propos du "Special One", vainqueur de la Ligue des champions avec Porto en 2004 avant de venir à Chelsea.
Arrivé le 11 novembre en Angleterre, celui qui aura 40 ans en janvier n'a pas eu beaucoup de temps pour faire connaissance avec son groupe de joueurs, qu'il a choyé vendredi malgré les critiques.
"Je sais que vous ne croyez pas beaucoup en eux, mais moi j'y crois beaucoup. Je pense que nous pouvons nous améliorer. Et je veux essayer de nouvelles choses. Vous pensez que ce n'est pas possible, je pense que c'est possible", a-t-il insisté.
Il n'a toutefois pas caché que la liste des chantiers à mener était longue, que ce soit "dans la compréhension du jeu", "le domaine physique" et la maîtrise du ballon, ou encore "le repli défensif".
- "Un football différent" -
Sur le terrain, le changement le plus visible devrait concerner l'organisation défensive, avec une ligne de trois joueurs, et non de quatre comme le faisait ten Hag.
Sur ce point, Amorim ne transigera pas: "Je préfère prendre un peu de risques mais insister dès le départ. S'ils sentent que depuis le premier jour je crois véritablement en notre façon de jouer, ils y croiront aussi", est-il convaincu.
De manière générale, "nous jouerons un football différent, nous avons nos idées. Je ne dis pas que ce sont les meilleures, mais c'est notre façon de voir le football. Il ne s'agit donc pas d'une évolution ou d'une révolution. C'est un changement dans notre façon de jouer au football".
L'ancien milieu de terrain de Belenenses et du Benfica aura peu de séances d'entraînement pour inculquer ses principes à son équipe, car le début de son mandat coïncide avec la période la plus dense de la saison.
Le déplacement de dimanche à Ipswich lance une série de douze matches d'ici au 5 janvier, date d'un voyage périlleux à Liverpool, actuel leader et rival historique de Man Utd. Ca ne laisse pas trop le temps pour rêver.