Solide et régulier en Ligue des champions mais inconstant en Ligue 1, Brest doit retrouver sa régularité en championnat dès vendredi, à Monaco, pour la 12e journée, s'il ne veut pas que son rêve européen se transforme en cauchemar domestique.

Avec trois victoires et un nul pour les quatre premiers matches européens de son histoire, Brest a fait une entrée fracassante sur la scène européenne en se plaçant au 4e rang de la phase de ligue de la C1 à mi-parcours.

Si leur calendrier a été favorable, il n'enlève rien aux Bretons dont les performances ont été tout à fait convaincantes.

Malheureusement pour eux, l'image est beaucoup moins flatteuse en championnat.

En temps "normal", une 12e place après 11 journées, même avec trois points d'avance seulement sur le barragiste virtuel, Saint-Etienne, n'aurait rien d'infamant pour le Stade Brestois 29.

Mais même si personne n'imaginait vraiment répéter la saison passée sur le plan national, le club espérait avoir fait les efforts nécessaires côté recrutement pour éviter de trop pâtir en championnat de la multiplication des matches.

Le problème ne semble d'ailleurs pas physique mais plutôt mental, puisque Brest l'a emporté lors de trois des quatre journées qui ont suivi ses échéances européennes, alors qu'il a fait trois défaites et un nul sur les quatre journées qui les ont précédées.

- "On pense à la L1 quand c'est la L1" -

Les joueurs continuent pourtant de récuser toute distraction liée à la C1.

"Non ça ne joue pas inconsciemment. On n’y pense pas du tout. On pense à la Ligue 1 quand c’est la Ligue 1", avait assuré le milieu Mahdi Camara après la défaite à domicile contre Nice (0-1) qui avait précédé la victoires à Prague (2-1).

Ils étaient pourtant passés totalement au travers à Auxerre (0-3), 16e à l'époque, avant Salzbourg, ou lors des premières périodes contre Nice, et à Montpellier (1-3), au retour de Prague cette fois.

Leur entraîneur Eric Roy, tout en reconnaissant que ces défaites venaient de matches "vraiment trop faibles", a souligné les belles réactions en seconde période et reste dubitatif face à ces fortunes contraires.

"On a l'impression que, souvent, c'était des matches que l'année dernière, on aurait gagné, peut-être, ou on serait revenu au score parce qu'on était sur une dynamique", a estimé le coach.

"Inversement, en Ligue des champions, ça nous sourit un peu plus. Quand on a une situation, on marque, quand on subit, on arrive à faire le dos rond et on n'est pas sanctionnés. C'est un petit peu les deux choses antinomiques pour l'instant de notre début de saison", a-t-il admis.

- Une "gymnastique" à apprendre -

Les arrivées tardives de certains et l'adaptation à une rotation intensive des joueurs a nécessité quelques ajustements, mais le temps joue en faveur de son équipe qui manquait de ce type de vécu, veut-il croire.

"Le fait d'enchaîner ce genre de matches, la capacité à répéter les efforts, à récupérer, c'est une gymnastique que tu apprends aussi avec l'exercice en lui-même", a-t-il souligné.

Peut-être que ce match au fort parfum d'Europe, à Monaco, 2e en Ligue 1 et juste devant Brest, au nombre de buts marqués, dans la phase de ligue de la C1, sera l'occasion pour les Brestois d'aligner le niveau de leurs prestations

En attendant, s'il reconnaît qu'il "y a urgence à prendre des points parce qu'on veut avancer dans le championnat", il continuera à jouer les deux compétitions à fond.

"Moi, je ne priorise rien du tout. Je priorise le prochain match. Donc, chaque fois que quelqu'un se présente, je fais la meilleure équipe possible", a-t-il tranché.

Et avec Monaco, Barcelone, Strasbourg à domicile, un déplacement à Lille, la réception du PSV Eindhoven et celle de Nantes lors des trois semaines et demi avant la trêve hivernale, Brest ne connaîtra aucun répit.