Le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) s'est dit « très triste » de voir le sélectionneur Aliou Cissé, vainqueur de la Coupe d'Afrique des Nations , quitter son poste le mois dernier, à la suite d'une directive du ministère des Sports du pays.

Cissé, qui a conduit ce pays de l'Afrique de l'Ouest au premier titre de l'histoire de la Coupe des Nations (CAN) en février 2022, a été remercié après près d'une décennie à la tête de l'équipe. La FSF n'était pas d'accord sur cette décision du ministère des Sports qui paie le salaire du sélectionneur national.

Pendant son mandat, le Sénégal a également été finaliste de la CAN 2019 et a participé à deux Coupes du monde de la Fifa. Depuis le début de l'année dernière, le technicien de 48 ans n'a perdu aucun match en compétition, si ce n'est aux tirs au but.

« Avant son arrivée, nous n'avions jamais remporté de trophée continental », a déclaré Augustin Senghor, président de la FSF, à BBC Sport Africa.

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« C'était énorme pour nous. C'est pourquoi je pense qu'il était bon de le laisser terminer son travail, car le Sénégal est dans une phase de transition. »

« Il est parti à la suite d'une décision du gouvernement. Nous la respectons parce que nous respectons l'autorité ».

Bien que le contrat de Cissé ait expiré en août, il est resté en poste pour les premiers matches de qualification pour l'Afrique en septembre, récoltant quatre points en deux matches, et s'attendait à recevoir une prolongation de 12 mois de son contrat.

« Il a été surpris, mais le message qu'il a donné était qu'il ne voulait pas créer une crise », a expliqué Senghor.

« Il est très attaché à son pays. Il a dit : "Président, je soutiendrai le football sénégalais, parce que je suis un fils de ce pays" ».

Superviser le changement

Senghor avait souhaité que Cissé termine la campagne de qualification pour l'Afrique, la plus courte depuis une décennie, les six matches ayant été bouclés en l'espace de trois mois.

« La génération des Sadio Mané, Idrissa Gana Gueye, Kalidou Koulibaly et autres a peut-être un ou deux ans à jouer, et peut-être encore une Coupe du monde », a déclaré Senghor.

« Après cela, nous avons la nouvelle génération - Lamine Camara, Pape Matar Sarr, Habib Diarra et tous les joueurs qui ont fait partie de nos équipes de jeunes. »

« Nous y travaillons depuis longtemps et Aliou a été l'un des hommes clés de ce plan. »

« Nous pensons qu'il aurait été préférable qu'il reste un an de plus pour finaliser la transition et partir avec honneur ».

Toutefois, Senghor estime que Cissé est suffisamment jeune pour reprendre le poste à l'avenir.

Éviter les conflits

Le long mandat de Cissé - une rareté sur le continent - a coïncidé avec la période de succès la plus soutenue du Sénégal, qui a passé quatre ans en tête du classement africain.

Avant sa nomination en mars 2015, l'équipe nationale avait atteint une finale de la CAN et une Coupe du monde, ces deux participations ayant eu lieu en 2002, lorsque Cissé était capitaine de l'équipe.

Les Lions de la Teranga ont commencé à conquérir le continent au niveau des moins de 20 ans et des moins de 17 ans, ainsi qu'au Championnat d'Afrique des Nations (CHAN).

Le couperet n'a pas tardé à tomber : Cissé a été démis de ses fonctions deux jours seulement avant l'annonce de la composition de l'équipe.

Un communiqué de la FSF a déclaré qu'il n'avait pas atteint ses objectifs, à savoir : gagner la CAN de cette année et atteindre les quarts de finale de la Coupe du monde 2022 (où ils ont perdu contre l'Angleterre en huitièmes de finale), glisser dans le classement mondial (le Sénégal est 20ème, trois places en dessous de son record) et, crucialement, « le risque de désaffection entre notre équipe nationale et les sénégalais en général ».

Les critiques à l'encontre de la tactique de M. Cissé se sont multipliées après l'élimination de l'équipe nationale en 2023, ce qui a incité le ministère à prendre des mesures que beaucoup considèrent comme un acte populiste.

« L'agenda du gouvernement n'est pas le même que celui du football », a déclaré M. Senghor.

« Ils ont décidé et, malheureusement, nous n'avons pas pu nous y opposer. Si nous voulons continuer, nous devons le faire dans un cadre de stabilité ».

Senghor a ajouté que le conflit entre la FSF et le gouvernement n'était « pas fructueux ».

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Le nouveau sélectionneur du Sénégal attendu avant le mois de mars

Pape Thiaw, ancien adjoint de Cissé et entraîneur qui a mené le Sénégal à la victoire au CHAN l'année dernière, a terminé la campagne de qualification pour l'Afrique 2025.

« Nous avons dit 'Nous ferons Aliou sans Aliou - il n'est pas là, mais il est là. Chaque fois que vous êtes sur le banc, pensez qu'Aliou est avec vous », a expliqué Senghor.

Deux victoires contre le Malawi ont assuré la qualification du groupe L à deux journées de la fin.

Il reste quatre mois avant la prochaine pause internationale en mars, lorsque le Sénégal reprendra ses efforts pour se qualifier pour la Coupe du monde 2026.

« Nous avons trois ou quatre mois pour y aller doucement, intelligemment et faire le bon choix », a déclaré Senghor, qui espère nommer un nouveau sélectionneur avant ces matches.

Objectif : progresser en Coupe du monde

Il est probable que la FSF se tourne vers l'interne, poursuivant ainsi une vision que Senghor a inculquée depuis son arrivée à la tête de l'organisation en 2009.

« Aujourd'hui, tous nos entraîneurs sont originaires de notre pays et nous n'avons aucune raison de changer », a-t-il déclaré.

« Quand vous voulez construire quelque chose dans votre pays, vous devez d'abord commencer par développer les entraîneurs et leurs compétences. »

« Cela fonctionne. Ce n'est pas le moment de changer de philosophie ».

Quel que soit l'heureux élu, il devra se fixer des objectifs ambitieux.

Ils espèrent non seulement surpasser leur participation historique aux quarts de finale de la Coupe du monde en 2002, mais aussi le parcours du Maroc à Qatar 2022, lorsque les Lions de l'Atlas sont devenus la première équipe africaine à atteindre les demi-finales.

« La qualification pour la Coupe des Nations n'est plus un événement pour nous », a déclaré Senghor.

« Notre objectif est d'aller à la Coupe du monde tous les quatre ans et d'y progresser, voire d'aller plus loin que le Maroc, jusqu'à la finale.

« Pourquoi pas ? Nous avons le potentiel.

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