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Foot: le Mondial-2030 sur trois continents, 2034 en Arabie saoudite malgré les critiques

10h52 CET

11/12/2024

Malgré les critiques sur l'environnement et les droits humains, la Fifa a confié mercredi le Mondial-2030 de football au trio Espagne-Portugal-Maroc, avec trois matches en Amérique du Sud, et l'édition 2034 à l'Arabie saoudite.

Réunies en visioconférence, les 211 fédérations membres ont entériné cette double désignation par acclamation, sans le moindre suspense: les deux dossiers étaient seuls en lice après une série de désistements et, pour 2034, une procédure éclair et limitée à l'Asie et l'Océanie, au nom de la rotation continentale.

La fédération norvégienne a néanmoins refusé d'approuver un processus "défectueux et incompatible" avec les principes "de responsabilité, transparence et objectivité" revendiqués par la Fifa, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Quant à son homologue anglaise, elle soutient les deux candidatures mais assure avoir demandé - et obtenu - des Saoudiens la garantie que "tous les supporters seraient en sécurité et bienvenus" en 2034, "y compris les fans LGBT+" dans un pays qui criminalise l'homosexualité.

En 2030, le "Mondial du centenaire" unira donc six pays, un montage inédit depuis la première édition du tournoi en 1930, qui réunissait alors 13 sélections à Montevideo. Trente-deux équipes participaient au Mondial-2022, et la phase finale en comptera 48 à partir de 2026.

- Montée en puissance saoudienne -

Après trois rencontres en Uruguay, Argentine et au Paraguay, prévues les 8 et 9 juin 2030, dans la fraîcheur de l'hiver austral, les six équipes concernées et leurs supporters traverseront l'Atlantique pour les 101 autres matches, du 13 juin au 21 juillet.

L'Espagne, avec 11 des 20 stades proposés, devrait être l'hôte principal après avoir déjà organisé le Mondial-1982. Mais le Maroc, quintuple candidat malheureux à l'organisation, deviendra de son côté le deuxième pays du continent africain à l'accueillir, après l'Afrique du Sud en 2010.

Les deux pays se disputent encore le match d'ouverture et la finale, proposant respectivement le Santiago-Bernabeu de Madrid ou le Camp Nou de Barcelone et la future enceinte Hassan-II entre Casablanca et Rabat, qui ambitionne de devenir le "plus grand stade du monde" avec 115.000 places. Le Portugal offre lui les deux stades de Lisbonne et celui de Porto.

Invoquant le principe de rotation géographique, la Fifa avait limité aux confédérations asiatique et océanique son appel à candidatures pour 2034, mené tambour battant en un petit mois à l'automne 2023.

Et l'Arabie saoudite, superpuissance en gestation du sport mondial -de la F1 aux futurs JO de l'e-sport, en passant par les Jeux asiatiques d'hiver 2029- s'est retrouvée seule candidate après le renoncement de l'Australie et de l'Indonésie, et la mise en sommeil des ambitions footballistiques de la Chine.

Le royaume ultraconservateur, lancé dans une stratégie de diversification économique et d'amélioration de son image, doit construire stades et infrastructures d'accueil. Et son été brûlant devrait imposer un déplacement de la compétition en hiver ou fin d'automne, comme lors au Qatar en 2022, à condition de composer avec le ramadan, attendu en décembre.

- "Des vies en danger" -

La formule tricontinentale de 2030 avait été accueillie l'an dernier par des interrogations sur son impact environnemental, ainsi que sur le coût pour les supporters, mais c'est surtout la désignation de l'Arabie saoudite qui concentre les critiques et les craintes.

Elle "met des vies en danger et révèle la vacuité des engagements de la Fifa en matière de droits humains", ont estimé mercredi dans un texte commun 21 organisations dont Amnesty International, Human Rights Watch, la Confédération syndicale internationale (ITUC) et la Sport and Rights Alliance et Football Supporters Europe (FSE).

"Aujourd'hui, les preuves ne manquent pas: travailleurs migrants exploités et victimes de racisme, militants condamnés à des dizaines d'années de prison pour s'être exprimés pacifiquement, femmes et personnes LGBTQIA+ confrontées à une discrimination légalisée, ou encore habitants expulsés de force pour faire place à des projets d'État", énumère leur communiqué.

Pour les signataires, "il est évident que sans une action urgente et des réformes globales, la Coupe du monde 2034 sera ternie par la répression, la discrimination et l'exploitation à grande échelle".

"Nous sommes bien sûr conscients des critiques et des craintes", a reconnu le patron de la Fifa Gianni Infantino dans son allocution finale. Mais il a assuré qu'un Mondial de football était "un catalyseur singulier", qui pouvait avoir "un impact positif sur les droits de l'homme", disant faire "confiance (aux) pays hôtes pour répondre à toutes les inquiétudes".

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