football

Un match France-Israël dans le calme, malgré un bref incident en tribunes

Au premier rang, de gauche à droite: la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, le Premier ministre Michel Barnier, le président de la Fédération française de football (FFF) Philippe Diallo, le président Emmanuel Macron, l'ambassadeur d'Israël en France Joshua Zark. Au deuxième range, de gauche à droite: l'ex-Premier ministre Manuel Valls, les anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand et la présidente de l'Île-de-France Valerie Pécresse, tous venus assister au match de football France-Israël au Stade de France à Saint-Denis, le 14 novembre 2024

07h32 CET

14/11/2024

Malgré un bref incident en tribunes, le match de football entre la France et Israël se déroulait dans le calme jeudi soir au Stade de France, où un dispositif sécuritaire exceptionnel a été mis en place après les violences de la semaine dernière en marge d'un match du Maccabi Tel-Aviv à Amsterdam.

Des fans de l'équipe visiteuse sont disséminés un peu partout dans le stade, avec des drapeaux israéliens. Leur hymne national a déclenché quelques sifflets épars d'une partie du public.

Un bref mouvement de foule s'est produit dans une tribune supérieure lors de la première période, entraînant l'intervention des stadiers pour empêcher des supporteurs israéliens de se mêler aux fans français, a constaté un journaliste de l'AFP.

Interrogée par l'AFP, la préfecture de police n'a pas souhaité communiquer d'éléments, dans l'attente de précisions sur les circonstances, "encore floues".

L'enjeu sportif de ce rendez-vous en banlieue parisienne comptant pour la Ligue des nations est largement éclipsé par le contexte géopolitique.

Emmanuel Macron, qui assiste à la rencontre, a assuré son homologue israélien Isaac Herzog et le Premier ministre Benjamin Netanyahu de la "mobilisation de la France" pour un "bon déroulement du match".

La sécurisation du match est devenue une problématique majeure alors que l'Europe fait face à une montée des actes racistes et antisémites depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza en octobre 2023.

Un total de 4.000 policiers et gendarmes ont été déployés autour et, fait rare, dans le stade de Saint-Denis, ainsi que dans les transports en commun et dans Paris.

Elisa, une Lilloise de 23 ans venue en famille et qui ne donne pas son nom, juge que l'omniprésence policière aux abords du stade ne "gêne pas". Elle est même souhaitable selon elle, "parce qu'il y a un risque que des personnes violentes viennent perturber le match".

L'enceinte de Saint-Denis (80.000 places) sonne un peu creux puisque qu'entre 12.000 et 25.000 spectateurs seulement sont présents, soit la plus faible affluence de l'histoire de ce stade pour un match de football (36.842 spectateurs pour France-Nouvelle Zélande en 2003).

La circulation piétonne sur le parvis de l'enceinte, inhabituellement désert, était très fluide avant le match, avec très peu de drapeaux français et israéliens visibles.

"Ça gâche un peu la fête parce que du coup il n'y aura que 15.000 personnes au lieu de 80.000 et il n'y aura pas trop d'ambiance", regrettait Matthieu Magron, supporter de l'équipe de France avant de faire scanner son billet près de l'enceinte.

Dans le stade, seuls les drapeaux français et israélien sont autorisés, et les bannières palestiniennes, de même que "les messages à caractère politique", seront interdits, avait prévenu Laurent Nuñez.

Les premiers rangs de sièges sont recouverts d'une bâche pour prévenir toute intrusion et des grilles ont été dressées au-dessus des panneaux publicitaires sur tout le pourtour du terrain.

Les craintes de débordements ont été renforcées après les graves incidents qui ont suivi la rencontre de Ligue Europa entre l'Ajax et le Maccabi Tel-Aviv, dans la nuit du 7 au 8 novembre à Amsterdam.

- "On est là pour Israël" -

Des supporteurs israéliens avaient été pourchassés et battus dans les rues de la capitale néerlandaise, des attaques qui ont fait de 20 à 30 blessés et suscité l'indignation de nombreuses capitales occidentales. Avant le match, des fans du Maccabi avaient scandé des chants anti-arabes et brûlé un drapeau palestinien sur la place centrale du Dam.

Les autorités françaises ont catégoriquement exclu de renoncer au match, ou de le délocaliser comme l'avait fait la Belgique en septembre.

Israël a pour sa part appelé dimanche ses fans à éviter de se rendre au Stade de France. Et le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar a demandé jeudi soir aux autorités françaises d'assurer "la sécurité des supporters israéliens".

Emmenés par une association de défense de la communauté juive, plus de 600 personnes se sont rendues au stade dans une dizaine de bus affrétés et placés sous haute sécurité policière.

En plus des forces de l'ordre, environ 1.600 agents de sécurité étaient mobilisés au Stade de France et le RAID assurait la sécurité de l'équipe d'Israël.

Les autorités ont prévu la sécurisation des lieux de culte et communautaires juifs à Paris et en banlieue proche, selon une note de la préfecture de police (PP) consultée par l'AFP.

La PP a demandé aussi aux forces de l'ordre une vigilance accrue dans des lieux où des "supporters (de la sélection israélienne) seraient susceptibles de se déplacer".

A Saint-Denis, place du Front Populaire, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi soir pour dénoncer la tenue de ce match.

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